Aigues-Vives dans le Gard

Richard ESTEBAN passe quatre années à peaufiner son savoir-faire à Cliousclat, mais il aspire à créer sa propre « signature ». Il a des amis dans le Gard, à Aubais, où il va souvent, profitant de sa jeunesse pour faire la fête dans ce pays si festif qu’est le Gard. Il décide donc de s’installer à Aigues-Vives, où il fait l’acquisition de l’ancien abattoir du village, qu’il rénove.

Depuis 1979, année à laquelle la poterie d’Aigues-Vives prend vie, c’est son lieu de vie et de travail

C’est en homme inspiré à la fois par son maître et par ses découvertes dans les musées régionaux qu’il propose aujourd’hui une collection très singulière dans les règles de la tradition, aux influences évidemment languedociennes mais aussi provençales et même savoyardes car il a été séduit par le côté « campagne » de la production de cette région-là.

Il travaille depuis des années avec deux compagnons, dans le même esprit qu’une fabrique du début du siècle, d’après des modèles anciens avec une technique traditionnelle, mais sans s’enfermer dans un rôle de « copiste » absolu. Il s’autorise des créations, aussi bien dans les décors que dans les formes. Cette passion pour la poterie traditionnelle ne l’empêche pas d’avoir une regard sur la céramique contemporaine, tel que celui de Pierre BAYLE, tourneur hors-pair qu’il considère comme son maître pour cette activité mais également celui de Claude Champy, la référence française de la céramique contemporaine, connu notamment pour ses grandes pièces très « viriles », contrastant avec les sculptures élancées de Michel Wohlfahrt.
En pénétrant dans la « halle aux oiseaux », le nom poétique donné au magasin où l’on trouve plus de 200 modèles dans des tailles et des coloris différents, on se sent chez soi. Décor bohème, fait de bois, de tapis jetés sur un sol de terre battue, de plantes et de cages aux oiseaux… la collection est généreuse, l’oeil est attiré par les couleurs, les formes, le brillant du vernis enjôleur.

Certains décors et pièces uniques côtoient la production traditionnelle de la fabrique, qui abrite également le Musée. Car oui, la poterie du village est aussi conservatrice d’un patrimoine. De généreux donateurs offrent des pièces qui témoignent d’un savoir-faire ancestral, augmentant la collection personnelle du potier, joyaux et genèse de sa passion…